Des Roquios aux Navibus

Des Roquios aux Navibus

Serge Plat, ancien président de l’Association Bateaux du Port de Nantes (ABPN) connaît bien l’histoire des bateaux qui ont traversé la Loire. Il a aussi participé à la réflexion sur la création du Navibus. Il est l'auteur de livre 'Des Roquios aux Navibus.

A la fin du 19ème siècle, les chantiers navals de Chantenay tournent à plein régime. De nombreux ouvriers habitent de l’autre coté de la Loire, à Rezé, et il est difficile pour eux de traverser la Loire. Un service de barques à rames se met alors en place. Très vite il devient un succès et passe à la vitesse supérieure.

Le 20 août 1887, la Compagnie de navigation de la Basse-Loire a inauguré un nouveau service de transport avec le Roquio, un bateau à vapeur. Construit aux chantiers navals Dubigeon, à Chantenay, le Roquio mesurait 17 m de long, un peu plus de 4 m de large et pouvait transporter une centaine de passagers.

Roquio ramassait le crottin à Rezé

L’histoire qui se cache derrière ce nom est plutôt saugrenue. Roquio était le surnom de Jean Moreau, gardien de troupeau et ramasseur de crottin à Rezé.
Le jeune homme était trop pauvre pour se marier avec sa dulcinée. Plusieurs Rezéens ont décidé de lui organiser une quête. Au bout du compte, son mariage a réuni plus de 20 000 personnes. L’évènement est tel que, chaque année, une fête avec feux d’artifice est organisée en souvenir du mariage. En 1887, le jour de la grande assemblée de Roquio coïncide avec l’inauguration du service de bateau à vapeur, d’où ce nom.

L’arrivée de la voiture change la donne

Fort de son succès, le service fluvial s’enrichit de sept autres bateaux à vapeur, que tout le monde appelle les Roquios.
Mais la démocratisation de la voiture et la construction de ponts sur la Loire, comme le pont Aristide-Briand et le pont Georges Clemenceau, inaugurés en 1966, réduisent considérablement la demande sur la traversée fluviale. Le service n’est plus rentable et s’arrête en 1970.

Les roquios

J’ai connu les roquios, lorsque j’étais enfants…
Chantenay-Trentemoult ! C’était un beau voyage
Un flot noir et mouvant ; un bateau qui le fend
Cette écume d’argent qu’il garde en son sillage !

L’aubaine du dimanche était de « passer l’eau »
Pour la rive d’en face, aux parfums de mystères
Car nous étions marins, corsaires, matelots
Aventuriers d’un jour, découvreurs d’autres terres !

La courte traversée éveillait nos désirs
Nous les goûtions alors, comme un bonheur se guette
Dans les flonflons joyeux signalant à plaisir
« Beau-Rivage » la plage et sa folle guinguette !

Sans les braves roquios nous n’aurions pu franchir
Cet obstacle du fleuve ! Ils avaient fière allure
Pendant quatre-vingt ans, ont servi sans fléchir !
O modeste rafiots, navires sans voilure

Dont j’aimerais revoir, toussotant, crachotant
Le profil rassurant et le port débonnaire !
Ils restent ma jeunesse et, pour mon cœur battant
Des images d’oubli pour des temps ordinaires !

Jean Chotard

Gare maritime de Nantes à 10h

Des Roquios aux Navibus

Traversée de la Loire en Navibus

Visite guidée du village de Trentemoult

Des Roquios aux Navibus
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La jolie Barbière de Trentemoult par Serge Plat

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Marbré de canard aux châtaignes

Pavé de merlu, crème de chorizo, rizotto

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Far Breton