Le Min ou Marché d'intérêt national

Le marché d'intérêt national approvisionne les filières alimentaires et de produits frais de la région. C'est ici que se retrouvent les restaurateurs, les marchands de légumes, les poissonniers, les fleuristes ... Par contre, les hypermarchés sont organisés en centrales d'achat et n'utilisent pas ce circuit.

Sur l'île Beaulieu, le Min travaille la nuit avec une heure de pointe entre 5 et 6h. Mais certains opérateurs sont déjà présents à 2h du matin. L'ambiance est bruyante. Les cageots changent de mains, des chariots élévateurs livrent des palettes, les vendeurs interpellent les livreurs.

Vendredi 20 avril, de très bon matin, Yvon Garnier entraine une dizaine de membres de l'Institut Edouard Nignon au milieu de l'effervescence du Min. Yvon connait les grossistes auxquels il a acheté des produits frais quand il était restaurateur. La visite commence par le hall de la poissonnerie. Comme dans les autres secteurs, l'informatique a remplacé les criées. Les ventes se font maintenant entre ordinateurs. Mais les livraisons de poissons sont toujours réelles et odorantes.

Un peu plus loin, les spécialistes de foies gras ont terminé de préparer les colis pour les grands restaurants nantais. Sur les étiquettes de Palmiloire, je lis L'écluse, Le Petit Bacchus et d'autres ... tous des noms de restaurants qui sont au programme des cours de l'Institut Edouard Nignon.

Les fruits et les légumes sont vendus dans le grand hall. Sur le coté, les camions des producteurs attendent la porte arrière grande ouverte. Au sol, les piles de cageots attendent les amateurs qui vérifient la qualité des produits. Les fruits et les légumes viennent d'être cueillis et se présentent sous leur meilleur jour. Asperges, poivrons, tomates, melons, courgettes, artichauts, sac d'oignons, pommes de terre, patates douces, panais, bottes de radis... Oranges, fraises, pommes, bananes. Ils viennent de près ou de loin ou même de très loin. Sur les pupitres, les vendeurs consignent les commandes et les livreurs poussent des chariots avec des cageots.

Les équipes de Méchinaud conditionnent sur place les meilleurs produits pour que toutes les saveurs puissent être retrouvées dans l'assiette. On peut même trouver des fleurs qui se mangent.

Des halls sont réservés aux condiments, aux olives qui semblent être réservés aux commerçants originaires d'Afrique du Nord.

D'autres halls font référence chez les professionnels comme Berjac pour les produits frais ou encore Promocash qui est une filiale du groupe Carrefour. L'équipe est accueillie à la cafétéria de Promocash par le responsable.

A la lueur de l’aube, la visite continue encore. Le marché aux fleurs expose des caisses de fleurs venant de partout. Il propose aussi tous les accessoires pour les jardineries. Et chez le grossiste en viande, les produits sont conservés au froid.

Une partie de groupe a continué la visite au marché Talensac qui vend aux particuliers. Yvon a entraîné le groupe dans le marché couvert et fait la présentation de nombreux commerçants qu’il connait.

Le Min a vécu une grande mutation avec l’utilisation des outils informatiques qui sont maintenant au coeur des transactions. Mais ces outils ne remplacent pas le passage sur le Min, qui seul permet de choisir et vérifier la qualité des produits. D’ici quelques années, le Min sera appelé à déménager au sud de la Loire, pour laisser place au développement urbain. Il adoptera d’autres règles modernistes, mais perdra peut-être le charme de ces animations nocturnes.

Le 20 avril 2012
François Kammerer