La langue française et la cuisine

La langue française et la cuisine

Conte personnel écrit par Hans Verasdonck à l’occasion du rencontre de l’Institut Nignon avec Yvon Garnier le vendredi 25 janvier 2019.

Prix Nignon 2019 de la poésie culinaire

La langue française et la cuisine, oh quel bonheur !!

Chers tous,
Rions un peu, la langue française est riche, j’ai essayé de combiner les mots et termes de la gastronomie française (mon hobby) dans un langage de tous les jours ce qui montre l’influence culturelle dans la langue française.
Oui, être à la retraite donne plus de temps. Si pendant votre travail vous filez tous les jours, tout droit, cela ne vous permettra pas de tourner en rond maintenant.
Comme dit à l’instant, j’ai essayé d’associer la gastronomie à la vie de tous les jours, tellement incrustée dans toutes les expressions comme des légumes, des fruits, des plats, .... La langue française en est tellement riche, et c’est ça qui fait vivre !

Je me suis imaginé le scénario suivant au moment que j’ai arrête mon travail en 2007 et que je suis arrivé en 2008 à la retraite .......
Je me voyais aller voir mon banquier qui a eu une façon toute personnelle de me rappeler que l'on doit manger 5 fruits et légumes par jour, franchement il m’a énervé, un type constipé, et vous le savez comme moi que les gens les plus constipés sont souvent les plus chiants ....
J’ai d’abord essayé de l’appeler au téléphone, mais il y avait sans arrêt de la friture sur la ligne, donc je me suis déplacé. Je l’ai bien écouté, j’ai gardé les oreilles grandes ouvertes pour ne pas perdre une miette.
Mon banquier m'a dit: Vos comptes, c'est la fin des haricots.
L'oseille n'a plus la cote.
Vos placements ont fait chou blanc.
Dans quelques jours, vous n'aurez plus un radis.
Il ne vous reste plus qu'à prendre un avocat....
... mais encore ... les avocats ça coûte cher, vous le savez bien ils sont mieux cuisinés avec du blé ou de l'oseille ?.
Ne sommes-nous pas tous dans le même panier ?
Lorsqu’il m’a dit ça, et pourtant je ne suis plus un petit bleu, j’étais vert et je commençais à voir rouge, pas de honte mais de colère, et ma femme avait peur que j’allais broyer du noir et peut-être envisager de travailler au noir ? ......
Heureusement mon mariage n’est pas un mariage blanc, je suis soutenu par mon épouse.

Alors que je commençais à rire jaune, j’ai répondu à mon banquier en pesant mes mots, car je ne voulais pas recevoir une volée de bois vert et d’avoir un œil au beurre noir :
Donc sans être rouge de honte je prends tout mon courage à deux mains et je lui dis que j’ai la main verte tout en exerçant le métier du cordon bleu ce qui pourrait me donner des radis complémentaires.
J’avais touché dans le mille, il était rouge de honte et moi je me sentais blanc comme neige.
Eh bien, il croyait que j’étais dans la choucroute. Oh ce type, un vrai navet ! Il me courait sur le haricot et tout a commencé en faisant le poireau devant son bureau car il était 15 min en retard.
Je ne me laisserai pas rouler dans la farine !

Je commençais à m’énerver, et étais en train d’activer ma matière grise pour répliquer.
Je lui disais donc : Mais en vous écoutant bien cher Monsieur, je pourrais croire être en
déconfiture, et de ne plus avoir de poire pour la soif,
plus de cerise sur le gâteau.
Mes économies sont mi-figue, mi-raisin,
En plus je ne peux pas ramener ma fraise.
Toutes ces années de labeur, pour des prunes ??
Notez bien que je suis encore loin avant de sucrer les fraises !

Bon là je sortais de la banque en me pressant car même si j’avais envie de faire de la ratatouille avec une aubergine qui venait de déposer une prune sur mon pare-brise, j’avais plutôt intérêt de ranger ma casserole. Ouf ce type il allonge la sauce sans réfléchir et j’avais envie de le transformer en galette, mais vous avouez ce n’est pas de la tarte. Il là oui, il mettait ses pieds dans mes plats et ça NON ! Eh à la vitesse qu’il me parlait, une vraie orange pressée.
Il était temps que je mettais ma main à la pâte. En plus j’avais faim et je voulais casser la croûte.
En plus j’avais envie de rire, donc je me suis offert des amuse-gueules.
Je devais en plus terminer la recette pour le soir car j’avais préparé une farce pour la dinde que je devais faire cuire, ce n’est pas une plaisanterie. Si je le faisais trop tard je serais le dindon de la farce.

En arrivant enfin à la maison après des bouchons interminables, j’avais soif, mais pourquoi boire de l’eau si en lisant l’eau remonte tout naturellement à la bouche ? Je me suis assis pour boire un coup, j’avais le choix entre un verre de rouge ou un verre de blanc, mmm un bon vin avec une belle robe, pendant lequel je racontais mes mésaventures.
Là aussi, Pour lutter contre l’alcool au volant, arrêtons de parler de bouchons et de journées classées « rouge ». D’ailleurs ne vous trouvez pas que les bons crus font de bonnes cuites ?
Ne pensez-vous pas que rien ne vaut un bon petit plat pour combler un petit creux ?
Mmm et si je préparais un cochon de lait ? Ça c’est l’enfance de « lard », mmm ce lard est fondant, et ce n’est pas du lard ou du cochon !
Le dessert ? Pourquoi pas du pain perdu, ça ce n’est pas perdu pour tout le monde !
Vous savez ce n’est pas le genre de personnes que je soigne aux petits oignons. Il a essayé de me faire avaler la patate chaude. Non, moi j’en avais gros sur la patate, il voulait que je le considère comme chou, mais je n’avais pas chopé le melon, rassures-toi, comme déjà dit, je suis loin de sucrer les fraises : ...

...Je suis sorti de la banque en pensant de ne plus avoir de noisettes de côté et que j’étais marron, mais rien de tout ça. Je me suis remis au vert et le problème était réglé car le lendemain tout a changé, le premier versement de la retraite m’a rallongé les noisettes et .... a permis de mettre à nouveau du beurre dans les épinards et de voir la vie en rose.
La peur bleue suite à son alerte rouge s’est transformée en positif et le type de la banque avait grise mine.
Donc cher tous, je vous donne donc carte blanche pour l’avenir, toujours en regardant le côté positif de toutes les choses !!

Ce type de la banque voulait me prendre pour un cornichon et j’ai pu lui montrer que je n’étais pas plus poire que j’en ai l’air. Il a essayé de me presser le citron mais là, et vous le constatez bien, je suis encore loin de manger les pissenlits par la racine. Oh non ce n’est pas la fin des haricots, même si je ne suis pas une grosse légume, j’ai la pêche et je sais ce que je veux.
Et c’est cela que je vous souhaite ! Rions !! rions !! car le rire est à l’homme ce que la pression est à la bière.
Un dernier conseil : « Le plus grand outrage que l'on puisse faire à un gourmand, c'est de l'interrompre dans l'exercice de ses mâchoires. » J’en sais quelque chose ...... ? et ... dernière méditation : Est-ce qu’une bonne cuisine n’est pas l’engrais d’une conscience pure ?
Bon il est temps que je m’arrête car je risque de prendre racine.
Ouff, maintenant en me défoulant, que je vous ai dit tout cela, je me sens vraiment dans mon assiette.
Merci de votre attention et bonne journée.
Hans Verasdonck
Création © Hans Verasdonck janvier 2019 - mon Hans ‘Yclopédie de la gastronomie ©

2 personnes ont aimé cette page.