Edouard Nignon

Edouard Nignon

1865-1934

Edouard Nignon est né à Nantes le 9 novembre 1865. Il est le fils de Pierre Nignon, journalier, et d’Anne Le Rhun, lingère. La famille compte huit enfants.

Edouard entre en apprentissage à Nantes, le 9 octobre 1874 au restaurant Cambronne, il a 9 ans. Un an plus tard, le 20 octobre 1875, il entre au restaurant Monier, le meilleur de la ville. Quelques braves femmes lui apprennent à lire et à écrire dans le style du lieu.

Son ambition : rejoindre la capitale. Muni d’une recommandation, il passe par Angers, Cholet avant d’atteindre Paris. En perpétuel mouvement, il travaille dans les plus grandes maisons parisiennes, avec les plus grands chefs. Aide saucier chez Bignon, chef saucier chez Voisin, chef entremettier à l’exposition de 1889, chef rôtisseur au Lapérouse, chef des cuisines au Marivaux.

Ses multiples expériences lui permettent d’accéder au plus haut niveau et l’idée de s’expatrier le dévorant, Nignon émigre vers l’Autriche, puis en Russie où il servira : Empereurs, rois, la plus riche et variée clientèle du monde dans un luxe inouï.

Grand cuisinier, remarquable organisateur, homme d’affaire, Nignon échafaude ce qu’il réalisera plus tard à son compte.

Edouard Nignon

Fortune faite, il regagne Paris où il achète la maison Larue en 1908. Sa clientèle est la plus belle du monde. On y trouve artistes, poètes, écrivains, ministères, rois, et princes.

La première guerre mondiale bouleverse tout, les fêtes s’abolissent, l’argent se fait rare. Les anciens clients ont pris l’habitude de payer peu usant de leur notoriété.

Nignon commence à réunir un recueil de recettes : mise au point du bilan de son bagage. Parfaitement innocent dans l’art de publier, Nignon produit des ouvrages de très grand luxe, il en offre plus qu’il n’en vend.

En 1918, Edouard Nignon achète le château de la Haute Forêt à Bréal Sous Montfort à l’ouest de Rennes. Il y vient d’abord pendant ses congés, puis s’y retire définitivement en 1928. Il essaya de gérer sans y parvenir le capital énorme des recettes qu’il a créées. Il y meure le 30 octobre 1934 oublié de ceux pour qui il a œuvré.

Edouard Nignon s’est marié à deux reprises. Son fils né du premier mariage est mort à la guerre en 1914. Sa fille née du deuxième mariage est décédée en Russie à l’âge de 6 ans. Le château de Bréal sous Montfort appartient à son petit neveu Christian Louis.

Aimer c’est comprendre à dit un sage.
Un demi siècle d’expérience l’a conduit à résumer en un mot tous ses conseils : aimer.

La seconde guerre mondiale met le point final, la clientèle princière et parisienne est devenue mythique.

 


Si l’œuvre d’Escoffier est une excellente compilation de la cuisine antérieure, classée, codifiée, simplifiée, celle de Nignon est la création d’un homme tout seul.

Amoureux de la découverte, de la construction et des associations, son idée directrice et fort simple est que dans chaque cuisine, fruit de multiples civilisations, existe des choses à apprendre et adapter selon son talent sans jamais déformer l’âme poétique d’un mets.

Ecrivain culinaire du futur grâce à ses multiples voyages, ceux qui s’en sont inspirés ne l’ont fait qu’un demi siècle plus tard.

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